Le manjericão ou basilique à Lisbonne

Les Fêtes de Juin à Lisbonne en l’honneur des Saints populaires , dont Saint Antoine patron de la ville. Défilés des marches, compétitions des quartiers, flonflons et sardines grillées dans les rues. Une Lisbonne populaire au charme fou.

Le mois de juin est une fête. Celle des Saints populaire. Celle de Saint Antoine. Populaires et joyeuses les fêtes animent la ville et lui donnent un grain de folie. Programmation culturelle intense pour ces fêtes de juin.

donjon deu château de Sabugal

Châteaux de l’est du Portugal : un voyage de cape et d’épée dans une région de granit où les légendes courent jusqu’à l’horizon.

La vallée du Côa jouxte la frontière avec le puissant voisin espagnol. Il fut longtemps tenté d’annexer le Portugal, d’où la construction des châteaux, véritables places fortes pour empêcher l’invasion ennemie.

Il faut grimper sur les créneaux des murailles de ces châteaux médiévaux, laisser le vent murmurer l’histoire des forteresses, entendre le hennissement des chevaux, la rumeur folle de l’arrivée de l’ennemi, et imaginer la précipitation des villageois pour se mettre à l’abri.

Sabugal, Penamacor, Pinhel, Trancoso, Marialva , Almeida sont aujourd’hui des bourgades ou des petites villes bien pacifiques. Elles s’emploient à conserver leur patrimoine, et à le faire connaitre. Cette région du val du Côa est désenclavée, et il ne faut que 3 heures de route depuis Lisbonne pour voir se dresser la Tour de vigie du château de Penamacor . Ensuite, Sabugal et Pinhel sont les deux autres châteaux de notre route. Elle se compose d’histoire bien sûr, mais aussi d’haltes réconfortantes dans des paysages encore protégés, et où l’hospitalité  des habitants n’est pas du tout une légende.

Lisbonne-affinités a voyagé à l’invitation de  Territórios do Côa- Association de développement régional.

 

Penamacor

Le village est relativement modeste, c’est vrai. Ses maisons blanches aux toiles en tuiles  romaines semblent se serrer au pied de la muraille qui encercle le château, dominé par sa Torre de menagem, son donjon imposant. Avant de franchir l’arc de pierre dans la muraille d’enceinte, un pilori en très bon état a gardé ses anneaux en fer à la forme de tête de dragon. Le temps de rappeler qu’ici le roi rendait justice par la main de ses vassaux.

La place forte , comme la plupart des châteaux, est construite sur  un promontoire de 573 mètres qui renforce la sensation de puissance qui s’en dégage. Elle fut reprise aux Arabes par Dom Sanches Ier, mais sa configuration actuelle est le résultat de nombreux changements au cours des siècles.

L’ancienne place forte domine la plaine ondulée qui la sépare de  l’Espagne. Et son rôle de défense est évident. Elle  fut érgiée en 1199, et ses murailles peu à peu renforcées. Le donjon, souvent qualifié de tour de vigie, est  impressionnant. Il date du début du XVIe siècle.

Penamacor fut le lieu d’une célèbre usurpation d’identité, celle du roi Sébastien, le jeune roi mort à la bataille de Alcacer Quibir en 1578. Un individu, aidé de complices, se fit passé à partir de 1584 pour le jeune roi disparu, se faisant grassement entretenir par la population trop crédule. Les autorités finiront par mettre fin à la supercherie, et les usurpateurs condamnés aux galères et à la peine de mort.

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Une halte dans la région :

A une dizaine de kilomètres de Penamacor, le Moulin de Maneio, un ensemble de petites maisons restaurées autour d’un vieux moulin à eau, sur la rivière Bazaguéda est une invitation à la détente. En pleine nature, au bord de l’eau, l’endroit a un charme fou. Restauré en maintenant le caractère rural du lieu, le Moinho do Maneio frappe par la simplicité et la chaleur de son accueil. Les propriétaires y tiennent : ici on privilégie le calme et la tranquillité.

Le moulin comprend 5 petites maisons, et une bulle à l’écart si on veut profiter des nuits étoilées.

Canoë, promenades, raki, baignades -le domaine possède une piscine- où simplement paresser, il n’y a que l’embarras du choix.

Les prix varient entre 80  et  100 euros (bulle) par nuit pour 2 personnes. Ils comprennent le petit déjeuner qui privilégie les produits locaux.

Le Moinho do Maneio est un projet familial de retour aux origines, qui comprend aussi un investissement agricole, dans la production de fruits rouges.

http://moinhodomaneio.pt/

Sabugal

Elle n’avait que 12 ans. Et son destin est à jamais associé à  l’histoire portugaise. Isabel d’Aragon, princesse espagnole et sicilienne, fut mariée au Roi Dom Dinis en 1282.  Rapidement délaissée par son mari volage, Isabel se tourna vers la religion et la charité. Dès que le roi partait à la chasse, elle se rendait au village pour distribuer du pain aux pauvres et aux nécessiteux. Un jour le roi Dinis l’a surpris et lui demanda ce qu’elle dissimulait dans les pans de sa robe. « Ce sont des roses Monseigneur » répondit Dame Isabel. Effectivement, le pain s’était transformé en un bouquet de fleurs. Ainsi naquit la légende des roses, et la réputation de la Reine Sainte Isabel, qui fut ensuite réellement canonisée.

Une légende que les Portugais affectionnent particulièrement. Le château de Sabugal fut la résidence du roi Dom Dinis et de la reine Isabel.

L’imposante forteresse est très bien conservée et restaurée. Elle est dominée par un puissant donjon pentagonal, une forme étonnante pour le lieu et l’époque. Sabugal fut à ses origines sous domination espagnole. Le château défendait donc sa position contre…les Portugais. Puis le royaume de Léon en fut expulsé et Sabugal -prononcez Sa-bou-gal-, depuis surveille la ligne d’horizon vers l’Espagne.

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À proximité du château, ne manquez pas le musée consacré à la mémoire judaïque. Toute la région des Beira fut lieu de refuge pour les juifs expulsés d’Espagne. Ils y restèrent bien après l’édit portugais qui les expulsât à son tour.  Le musée montre un petit documentaire qui raconte cete histoire,et  au passage tord le cou à quelques pseudos  vérités notamment archéologiques.

http://www.redejudiariasportugal.com/index.php/pt/cidades/sabugal

Délicieux Sabugal ! Une icône de notre voyage de cape et d’épée.

 

Restaurant

Dans la région, la halte gastronomique qui s’impose est celle du restaurant Casa da Esquila ( Maison de l’écureuil).

Il faut se rendre au hameau de Casteleiro, pour dénicher le restaurant de Rui Pedro Cerveira. Le détour vaut vraiment ces quelques kilomètres supplémentaires depuis Sabugal. Le chef Rui pedro y prépare des mets savoureux, inspirés de l’histoire de sa région. Comme par exemple la contrebande, si fréquente autrefois avec l’Espagne, dont la frontière est proche. Ainsi on peut déguster un « carabinier », gendarme qui par le passé surveillait les contrebandiers, et qui est aussi le nom d’une grosse crevette. Ou encore une cuisine  inspirée des sorcières si puissantes dans la région…

Menu gourmet, menu traditionnel, suggestions du jour… le chef Pedro propose différents choix. C’est l’occasion de déguster des plats typiques de la région, la morue confite, le steak épais servi avec des « migas » (miettes) aux champignons (nous eûmes la chance de croiser des cèpes !) ou de la panse de  cochon de lait.

Au quotidien, les repas de midi offrent des formules plus simples. Et les prix sont doux, doux, doux. L’accueil et le service tout autant.

Notre coup de cœur pour les belles noisettes de l’écureuil.

Pinhel

La dernière étape de  notre première partie de périple  sur la route des châteaux nous amène à Pinhel. Prononcez « Pignel ». Là encore, un château fort âprement disputé à la cour de Léon.  Un traité, Alcanizes, attribua définitivement Pinhel aux Portugais. Il fait partie de cette chaîne de places fortes qui font face à la frontière Espagnole. Le château qui a la particularité de conserver le village médiéval à l’intérieur des remparts domine la ville plus récente, située à 200 mètres au dessus du niveau de la mer, alors que la forteresse est à 600 mètres. Parcourir les ruelles qui grimpent jusqu’à la citadelle constitue un vrai retour vers le passé. C’est à peine si on n’y entend pas le cliquetis des armes, ou les sabots des chevaux sur les rues pavées. D’ailleurs c’est encore possible, lors de la fête médiévale de trois jours qui se déroule chaque année au début du mois de juin. Les habitants endossent le rôle de princes et princesses, de chevaliers et de fauconniers, d’hommes d’armes ou du clergé.

Très appréciée, la foire médiévale est l’une des plus importantes des différents châteaux de la région. Elle se termine par un banquet «  d’époque » qui réunit toute la ville qui suit en cortège l’Alcaide, c’est à dire le maire. Un esprit moyennâgeux qui ne dure que le temps de la reconstitution de la vie dans les châteaux.

Réservez longtemps à l’avance.

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Restaurant

Une bonne adresse à Pinhel : le restaurant Entre Portas. Très bien situé dans le centre de la ville, le restaurant offre une cuisine de ménage revisitée fusion, bien dans l’air du temps. Un menu peut aussi bien présenter en entrée des bruschettas au chèvre que des joues de porc accompagnées d’écrasée de fèves. (bochechas de porco com migas de favas), l’un comme l’autre, succulents.

L’occasion aussi de déguster quelques vins régionaux , ceux de la vallée du Côa et de la région  Beira

L’Entre Portas est aussi un bel exemple d’architecture intérieure, qui a su conserver le granit et le bois de l’édifice original, en donnant une touche de modernité à cet espace possédant un bar au rez-de chaussée, le restaurant étant à l’étage. L’ensemble sobre et fonctionnel dégage une atmosphère apaisante.

Notre coup de cœur à Pinhel

https://pt-pt.facebook.com/Entre-Portas-961121903971474/

https://pt-pt.facebook.com/Entre-Portas-961121903971474/

bele architecture du restaurant Entre Portas à Pinhel

Restaurant Entre Portas à Pinhel

 

Ne quittez pas Pinhel sans un détour par le musée municipal. Doté d’une muséologie bien pensée, l’espace permet de connaitre le riche passé de la place forte que fut Pinhel. De l’époque romaine en passant par les guerres napoléoniennes, un voyage bien expliqué, plaisant, sans surcharge. Une  mise en scène efficace. A noter l’espace dédié aux gravures rupestres de la vallée du Côa, du lieu dit Cidadelhe. Le témoignage de la présence des humains dès la préhistoire. Plus de 1000 gravures ont été répertoriées le long du Côa (sur 30 km) et du Douro (sur 15 km).

contactos:
Tel.: 271 410 000 | 962 253 601
museu@cm-pinhel.pt

www.cm-pinhel.pt

 

musée Pinhel

Art sacré, Musée Munucipal de Pinhel

Pinhel est l’une des portes d’entrée du  parc de la Vallée du Côa. Ne manquez pas de vous rendre au musée, non loin de la petite ville de Vila Nova de Foz Côa. C’est au musée que l’on s’inscrit pour participer à une visite des pierres gravées, absolument fascinantes. Là encore s’organiser à l’avance, le nombre de visites pour admirer les  gravures est limité.

www.arte-coa.pt

Toutes les informations concernant le musée et les visites thématiques sont disponibles aussi en anglais.  Pinhel est à 50 km de Vila Nova de Foz côa.

 

Gravures psléolithiques du Côa

symbole du parc Archéologique de la Valée du Côa

Lisbonne en liesse pour la Saint Antoine

Une exposition de 300 figurines de  céramique retrace la procession du 13 juin, en l’honneur de Saint Antoine, le Saint vénéré de Lisbonne. Une œuvre des frères céramistes Baraça de Barcelos. Largo de São Julião (a partir du 11 juin et jusqu’àu 30 septembre) (photo)

 

Saint Antoine , c’est en théorie celui de Padoue, Italie. Mais n’importe quel Lisboète vous dira qu’en fait il est de Lisbonne. D’ailleurs sa maison natale se trouvait près de Sé, la Cathédrale.

Du moins on le suppose. Seule certitude, le franciscain est bel et bien né dans la capitale portugaise. Et le musée qui lui est consacré, justement près de la Sé, retrace l’histoire de ce personnage qui encore aujourd’hui marque les esprits.

Saint Antoine est le patron du Portugal rôle qu’il partage avec la Vierge marie. Mais c’est aussi celui de la ville de Lisbonne, fonction qu’il partage avec St Vincent, le discret, en théorie le vrai Saint patron.

Peu importe ! les lisboètes vouent un culte fervent à Santo António, notamment depuis le XVIIIe siècle. Sa popularité s’explique par le nombre impressionnant de dons et talents qu’on lui prête.  Saint Antoine est le saint protecteur des pêcheurs, des voyageurs et des marchands, des ânes et des chevaux.  Il veille aussi sur les pauvres, les faibles et les opprimés. Un de ses talents particulièrement appréciés : celui d’être un marieur. On lui demande d’intercéder pour faire un bon mariage ou protéger l’enfant à naitre.

Saint Antoine de Lisbonne– les habitants sont plutôt chatouilleux sur la question- aide aussi à retrouver les objets perdus, tout comme du travail. Enfin il intervient pour le repos des âmes perdues au purgatoire, et son talent de prédicateur est mis en avant dans le musée.

Le petit musée près de l’église de Saint Antoine (Sé, cathédrale » retrace scrupuleusement la vie du saint, dont on connait relativement peu de choses. Surtout, l’iconographie, la statuaire et les représentations du saint qu’on y trouve permettent de comprendre l’importance qu’il a dans l’imaginaire et l’affection collective.

Croyant ou non, il est difficile de ne pas s’intéresser aux rituels, pratiques et autres manifestations du peuple lisboète, qui sait parfaitement doser religion et paganisme.

Le musée de Saint Antoine organise régulièrement des visites guidées, assorties de concerts de fado, sous les voutes du musée dans ambiance informelle. L’occasion d’entendre de bons interprètes de fado, en dehors du cadre des tavernes où on le met en scène.

Ces visites sont mensuelles, réservation servicoeducativo@museudelisboa.pt

Entrée : 5 €. Réduction de 50% pour chômeurs , plus de 65 ans et gratuit jusqu’à 12 ans.

Largo de Santo António da Sé, 22
1100-499 Lisboa
Tel: 218 860 447
info@museudelisboa.pt

http://www.museudelisboa.pt/

 

 

 

goélette 4 mâts Santa Maria Manuela

C’est un fameux voilier… le  Santa Maria Manuela est l’un des anciens morutiers portugais. La magnifique goélette à 4 mâts est née en 1937. Aujourd’hui elle est reconvertie en voilier de loisirs et de recherches,.

Au début du XXe siècle, la pêche à la morue est relancée au Portugal par l’État nouveau d’Antonio Oliveira Salazar, qui veut satisfaire les besoins en protéine de la population.

C’est la « Faina maior », la grande pêche, réalisée par  quatre voiliers, sister-ships, c’est-à-dire des voiliers identiques. Ils formaient  alors « la flotte blanche », nommée ainsi  en raison des voilures blanches triangulaires caractéristiques de ces voiliers. Machines de guerre économique, ces goélettes étaient longues et profondes : l’objectif était de remplir à ras-bord les soutes de cabillaud– la morue quand elle est poisson frais.

Outre le Santa Maria Manuela, le Creoula navigue toujours : il appartient à la marine portugaise et sert à l’entrainement des marins. Une autre Sister-ship, l’Argus, est amarrée à Gafanha de Nazaré dans l’attente d’un repreneur pour sa rénovation. Une goélette plus ancienne, la Gazela Primeiro, a été vendue en 1971 à l’organisation américaine « The Philadelphia Ship Preservation Guild ».

La Santa Maria Manuela a  été rachetée il y a quelques années par le groupe Jeronimo Martins, rénovée soigneusement  à l’identique, et adaptée pour permettre des croisières thématiques.

Le voilier SMM offre des conditions très acceptables- la rénovation des cabines et l’adjonction de salles de bains privatives ont apporté une notion de confort que les anciens morutiers n’auraient même pas pu imaginer.

Surtout les croisières proposées respectent une philosophie bien particulière : les voyages se font à la voile, sauf pour les manœuvres en port (la dimension et le poids du voilier l’apparente à un tanker !), et c’est l’occasion de prêter main forte à l’équipage. Apprendre à barrer au gouvernail, à hisser les voiles, à faire des nœuds marins et bien d’autres choses encore. Aucune obligation, mais les coups de main sont très appréciés.

Le Santa Maria Manuela propose des voyages à thèmes : plongée sous marine au Cap-Vert, découverte de Funchal la capitale de l’île de Madère, ou encore, la pêche à la morue, exactement comme elle se pratiquait il y a un siècle.

Le SMM possède encore ses dorisses (dóri en portugais), petite embarcation en bois, larguée autrefois dans les eaux gelées de Terre Neuve et du Groënland. Les pêcheurs y restaient seuls durant des heures pour harponner le cabillaud. Parfois la brume et les icebergs les empêchaient de retrouver le voilier : de nombreux pêcheurs ont ainsi disparu à jamais.

Les conditions de pêche étaient extrêmement difficiles. Aujourd’hui bien sûr ,rien de tout ça : l’expérience est fort bien contrôlée, et sans danger. Le départ se fait à Tromso, Norvège, en Arctique (note : la croisière pêche à la morue est complète en 2018).

Quand il ne renoue pas avec son passé de légende, le voilier SMM participe à la Tall Ship Races (14 au 17 Juillet ; entre l’Angleterre et le Danemark ; 21 à 26 juillet entre Esbjerg et Stavanger (Danemark- Norvège) et du 29 juillet au 3 août entre Stavanger et Harlingen (Norvège- Hollande), étapes ouvertes aux croisièristes. Une expérience exceptionnelle.

Et lorsqu’il ne navigue pas en croisière ou qu’il ne participe pas à des compétitions ou à des évènements culturels, le beau quatre mâts prend part à des missions de recherche. 

Toutes les options sont détaillées sur le site du SMM

https://www.santamariamanuela.pt/pt

Avec 120 € par jour/ par personne, les prix sont très compétitifs. Il s’agit d’un prix indicatif, adapté conformément aux nombreuses options proposées.  (n’incluant pas les voyages transferts et hôtels de départ et arrivée).

Quant à la Sainte qui donne son nom au magnifique voilier, il s’agissait en fait de l’épouse du premier armateur du voilier, Vasco Albuquerque d’Orey. Elle s’appelait  Maria Manuela de Sampaio d’Orey. Elle donna 11 enfants au richissime homme d’affaires, un statut de vraie sainte !
Bienvenue à bord!

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marcheuse sur la'venue de la liberté

La sardine est partout. Son retour sur le devant de la scène en juin marque le début des festivités à Lisbonne. Ou des hostilités, comme on veut. Car chaque année c’est la même chose, on part à la pêche à la meilleure sardine  et à la meilleure terrasse pour la déguster.

La sardine est associée au mois de juin, et ce n’est pas un hasard. C’est à cette époque de l’année qu’elle se rapproche des côtes pour frayer. Elle a besoin de toute son énergie, elle est donc dodue, charnue à souhait pour pouvoir accomplir son destin. Goûteuse donc, et très recherchée…

La sardine est grillée entière, salée, et dégustée sur une tranche de pain grillé. On la « pousse » avec un verre de vin, ou de bière pour les nouvelles générations, mais c’est moins bon.

Si vous croisez un portugais qui se pince l’oreille pour indiquer que la sardine est vraiment à point, alors n’hésitez plus, offrez vous ce mets délicieux et de plus en plus en plus rare.

Ne jamais oublier que la sardine a, à plusieurs reprises dans le passé, sauvé les portugais de la famine : si on lui voue un culte c’est justifié

La sardine est donc devenue l’emblème des fêtes des saints populaires, en ce joli mois du début de l’été.

Le 13 juin c’est Saint Antoine. Le 24 Saint Jean et le 29, Saint Pierre qui ferme le ban.

Antoine dit aussi de Padoue est le plus chéri. Lisbonne s’accorde un jour férié pour bien le fêter, et c’est le 12 au soir que les quartiers populaires défilent sur l’Avenue de la Liberté (Avenida da Liberdade) pour un exercice répété durant des mois : les marches.

Chaque quartier, véritable village dans la ville, interprète un thème musical, et le met en scène, dans des déguisements parfois très élaborés, hauts en couleurs, entre éclats et kitsch. Thèmes imposés et interprétations, costumes et chorégraphies font l’objet d’un concours très disputé tous les ans.

Les marches puisent leur tradition dans les fêtes médiévales du solstice d’été pendant lesquelles on s’amusait pour célébrer l’abondance, tout en faisant allégeance aux notables. Aujourd’hui encore, les marcheurs s’arrêtent devant le maire de Lisbonne et lui remettent des petits cadeaux.

Tombées en désuétude, c’est le dictateur Salazar qui a remis les marches au goût du jour au début du siècle dernier. Mais le temps a passé, la raison du retour en grâce des marches populaires oubliée, et aujourd’hui on s’amuse et rivalise de talents pour cette journée spéciale où le païen et le chrétien se retrouvent mêlés dans un joyeux feu d’artifice de débauches et de dévotions.

Sardines donc, qui tous les ans font l’objet d’un concours de design pour illustrer les fêtes. L’une des sardines retenues rend aussi hommage aux oeillets, qui symbolise pour les portugais la liberté, depuis la révolution démocratique du 25 avril 1974.

 

sardine design

concours de design annuel pour les fêtes de Lisbonne en juin

Mais revenons à Saint Antoine. Outre ses facultés à nous aider à retrouver ce que l’on perd, c’est aussi un marieur. C’est donc un saint bien sympathique. A tel point qu’il a supplanté Saint Vincent, le véritable saint patron de Lisbonne. Mais Vincent dont on ne sait rien ou presque n’inspire guère les Lisboètes, alors que saint Antoine qui bénit les mariages a une autre allure.

On a remis aussi au goût du jour le 13 juin, les mariés de la Saint Antoine. Des couples de conditions modestes célèbrent collectivement leurs noces aux frais de la municipalité. Ces mariés ont droit au grand tralala qu’ils n’auraient jamais pu se permettre : bénédiction à la cathédrale, vin d’honneur à la mairie…et même le droit de défiler sur l’Avenue de la Liberté en ouverture des marches.

Le 13 juin, la fête anniversaire du Saint, une procession a lieu dans les rues proches de la Cathédrale où la tradition place l’origine de la famille d’Antoine le bien aimé.

La mairie de lisbonne organise tout le mois de juin de nombreuses animations : concerts,spectacles, littérature, évênements en tout genre. le 10 juin , jour de la fête nationale portugaise, un spectacle gratuit est suivi d’un feu d’artifice tiré devant le Terreiro do Paço (Baixa).

Un vaste programme pour tous les goûts, disponible sur le site

egeac.pt

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Des œillets rouges dans  Lisbonne et le Portugal, au moment du 25 avril, c’est une tradition. Ce jour là on commémore la révolution de 1974, qui a fini para faire basculer le Portugal dans la démocratie.

Si vos pas vous mènent  près de l’avenue de la Liberté (Avenida da Liberdade), n’hésitez pas à suivre le défilé. Il est populaire, encore très prisé, et c’est l’occasion de se faire applaudir. En effet, les badauds, les personnes âgées et ceux qui préfèrent voir passer le défilé, l’œillet à la boutonnière, tapent dans les mains pour montrer leur soutien.

C’est aussi l’occasion de suivre pacifiquement un char : pour rappeler que ce sont les militaires qui ont mené le coup d’état du 25 avril 1974, le défilé est précédé d’un engin prêté pour l’occasion.

Il est recouvert d’œillets rouges, pour bien montrer dans quel camp il se range et les militaires avec lui.

L’Avenue de la Liberté (Avenida da Liberdade) presque 3 km de long change d’atmosphère le 25 avril. La large avenue souvent comparée aux Champs-Elysées parisiens, prend un air tout à la fois festif et revendicatif.

Les chants « révolutionnaires », dans la réalité les magnifiques poèmes de Zeca Afonso, auteur de Grandôla, la chanson qui a donné le coup d’envoi de la révolution de 1974, sont repris en boucle.

Les vendeurs d’œillets circulent pour satisfaire la demande. C’est un peu le brin de muguet du premier Mai en France. Il y a quelques années, des vendeurs indiens étaient entrés dans la danse. Ils avaient fait rire les portugais : leurs œillets étaient de toutes les couleurs. Difficile à vendre ! L’année suivante, les fleurs étaient totues redevenues rouges.

Mais d’où vient la tradition ? Beaucoup d’histoires ont circulé sur l’origine exacte de la distribution des œillets le 25 avril 1974. Plusieurs femmes ont revendiqué ce rôle si important quand on pense au symbole que cette fleur est devenue. Aujourd’hui tout le monde est d’accord pour accorder à  Céleste Caeiro le mérite de l’initiative.

Elle tenait à l’époque le vestiaire d’un restaurant qui fêtait son premier anniversaire. Le patron avait prévu d’offrir des fleurs aux dames et de servir un porto aux messieurs.

Céleste fut alors chargée d’aller distribuer les fleurs. En chemin elle croisât  les militaires et la révolution en marche…Et à un soldat qui lui demandait une cigarette qu’elle n’avait pas, elle offrit un œillet qu’il mit alors au bout de son fusil.

Depuis la révolution porte le nom de cette fleur. Et on offre ou on s’offre les œillets rouges en signe de fidélité à la démocratie.

Dans Lisbonne, on peut découvrir des lieux liés à cette histoire récente.

  • Place du Carmo, ou se trouve la caserne militaire où le chef du gouvernement de l’époque Marcello Caetano fut renversé (Chiado).
  • Le musée de la résistance, située dans la prison de l’Aljube (quartier de la Sé) où furent emprisonnés et torturés les opposants au régime dictatorial.
  • Le monument au 25 avril. Une sculpture étrange et controversée, que l’on doit à l’artiste contemporain João Cutileiro. Elle se trouve en haut du Parc Eduard VII (quartier Marquês Pombal)
  • Une simple plaque indique aujourd’hui l’emplacement de l’ancien siège de la PIDE la police politique de Salazar. On peut y lire le nom des 4 personnes tuées par cette police le 25 avril 1974. Rua Antóonio Maria Cardoso, no 18-26 (Chiado)

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le tram 28 passe à Sapadores

Le tram de Lisbonne…impossible de le manquer.

Il suffit d’ailleurs de voir les attroupements aux départs et aux arrivées du tram 28, côté ouest (terminus Prazeres, quartier Campo de Ourique) et côté centre (terminus Martim Moniz, quartier Mouraria).

« Electrico » pour les Lisboètes, appelé parfois « jaune », le tramway  est devenu une attraction touristique, notamment le  28. Les habitants boudent ce tram de plus en plus car trop bondé. A l’unité, un seul voyage á bord des trams « jaunes » coûtent 2,85 €.

C’est vrai, la ligne du tram 28 est jolie. Elle passe dans les rues étroites d’Alfama, coupe le belvédère de Santa Luzia , et offre de belles perspectives sur le Tage, la Baixa (quartier du bas), le Bairro Alto (quartier du haut).

Du côté ouest, le terminus Prazeres du tram 28 est un cimetière, qui renvoie au romantisme du Père Lachaise à Paris.

A l’opposé, l’autre terminus du tram 28, se trouve sur la place Martim Moniz, en bordure du quartier populaire et multiculturel de la Mouraria (littéralement « Là où habitent les Maures »). Le Martim Moniz en question est un héros de légende : on lui doit la reconquête du château São Jorge– donc de Lisbonne- aux mains des Maures. Le noble chevalier se serait aperçu que l’une des portes d’accés au château était restée entrebaillée : il s’est posté dans l’embrasure pour permettre aux soldats d’entrer dans la place. Il en est mort, et est entré dans la légende. Le château a bel et bien été repris aux Maures en 1147.

Revenons dans le tram, et ce fameux electrico 28, où les voyageurs admiratifs en oublient la plus élémentaire prudence : c’est un terrain d’opérations idéal pour les voleurs à la tire. Alors, on ne le dira jamais assez : prudence.

Des trams touristiques pour fuir la cohue.

Pour éviter de se faire marcher sur les pieds, se faire bousculer ou pire déposséder de son portefeuille, il y a les tramways touristiques, dont  5 voitures datent des années 30 et ont fait l’objet d’une minutieuse restauration pour leur garder leur aspect d’origine.

Le tram vert– ligne 2-   fait le circuit des collines (Castelo, Alfama, Graça) et emprunte une partie du circuit de trois lignes du « jaune » (28, 12 et 15).  Mais le billet à bord de ce tram historico-touristique est dissuasif pour les voleurs : 10 €. Il s’agit d’un titre de transports libre accès permettant les arrêts et les montées durant 24 heures après la première validation du ticket.

Le tram rouge, dit « des collines »,  part et arrive de la Place du Commerce (Terreiro do Paço, Baixa). Le trajet se fait en 1h30 environ, mais là encore on peut monter et descendre à sa guise. Ce tram qui parait tout droit venu du début du siècle dernier, emprunte un circuit touristique qui permet de découvrir les principaux monuments du centre historique. Les voitures du rouge sont parmi les plus anciennes en circulation. Le prix est un rien élevé : 19€ le titre 24 heures pour un adulte.

Le tram un autre art du voyage

La plupart des trams en circulation sont des années 1930-1950..pour la partie voiture : si les portes sont commandées électriquement, les fenêtres « à guillotines » sont un must. Dans le tram comme dans tous les transports publics portugais on monte à l’avant et on descend à l’arrière. Une tradition que les lisboètes respectent bien que dans le 28, c’est de plus en plus l’anarchie.

Sous les sièges en cuir rouge de l’avant– et réservés aux personnes âgées et aux handicapés- se trouvent des sacs de sable, que le conducteur répand sur les rails , les carris, pour empêcher le tram de glisser ou de patiner. Carris, c’est le nom de l’entreprise concessionnaire.

Enfin si vous avez la chance de monter à bord d’un tram conduit par Rafael Santos n’hésitez pas à lui poser des questions. Rafael Santos est l’auteur d’un blog– devenu livre- sur la vie à bord du tram. Le journal du voyageur est un must et son auteur, outre ses talents de conducteur, est un passionné. Son livre n’est pas encore disponible en français, mais cela ne saurait tarder.

Quelques conseils pour voyager serein : acheter vos tickets de tram dans les espaces « mob » ou dans le métro, le voyage coûte beaucoup moins cher et vous faites gagner un temps précieux en entrant dans le tram. Si vous voulez acheter le ticket au chauffeur, préparez votre monnaie à l’avance, ne montrez pas où vous rangez votre portefeuille. Évitez de rester devant dans le tram, les attroupements y sont souvent provoqués volontairement par des groupes de 5 ou 6 voleurs. Enfin, évitez de tenir votre i-pad ou i-phone dernière génération par les fenêtres ouvertes, le vol à l’arraché depuis l’extérieur se répand. Enfin, au terminus, tout le monde descend:le trajet n’est pas une boucle.

 

On aime

Les trams, tous les trams…..si indissociables de Lisbonne, de l’idée de la lenteur qui va bien à cette fausse méditerranéenne, et la sensation que tout est figé dans le temps. On aime les derniers voyages du tram le soir, places assises et circulation plus fluide, avec les accélérations que s’autorisent les chauffeurs et la joie de se faire brinqueballer dans les rues étroites.

On aime moins

Le manque de respect des touristes qui ne prennent plus le temps de faire la queue en attendant le tram. Et bien sûr, la présence presque continue aux heures de pointe des voleurs à la tire. Attention particulièrement sur le tronçon entre Chiado et Château (ligne 28) et sur le tram 15 qui va vers Belém.

 

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La crèche se dit  Presépio en portugais , du latin praesium.  A l’origine les deux mots veulent dire mangeoire, et par extension lieu de naissance de l’enfant Jésus dans la tradition Chrétienne. La crèche est très présente dans le noël portugais, et il n’est pas rare qu’un commerçant préfère reconstituer la nativité dans sa vitrine que d’y placer sapin et père noël.

Mais on sait moins que le presépio fut élevé au rang d’art par les rois, les nobles et les religieux du XVIe au XIXe siècle. Très différent des crèches Italiennes, par leur verticalité et par l’usage quasi exclusif de la terre cuite (argile parfois), ils possèdent des particularités extrêmement intéressantes du point de vue artistique.

A tel point que le musée des beaux-arts de Lisbonne (MNAA-Musée des Arts Anciens) a décidé de consacrer une exposition permanente à sa collection précieuse de crèches, sauvées de la destruction après l’extinction des ordres religieux, à la fin du XVIIIe siècle, début du XIXe.

Les 25 sculptures ou ensemble sculptural exposés dans le palais du musée rue Das Janelas Verdes (quartier Santos), permettent de reconstruire l’évolution des crèches au cours des siècles.

Les crèches des palais, des maisons nobles ou des couvents étaient dissimulées à la vue des curieux  et enfermées dans des armoires ou des coffres, pendant 11 mois de l’année. A l’avent– le mois qui précède la naissance de Jésus- elles étaient ouvertes et provoquaient l’admiration, par la profusion des couleurs, la dimension parfois monumentales– certains presépios contenaient 500 pièces- et le réalisme des sculptures.  Cette manière de placer ces crèches dans ce que l’on appelait des « maquinetas » (systèmes, appareils), a permis la conservation  de ce patrimoine jusqu’à nos jours, et contribué probablement au mystère de la nativité.

Le musée expose des fragments d’un presépio datant du XVIe siècle, le plus ancien trouvé à ce jour.

La crèche portugaise a cette autre particularité d’être en terre, il s’agit d’un travail de sculpture peinte, d’une grande maitrise de l’art figuratif. Les sculpteurs savaient mettre en perspective, jouant sur la monumentalité des « maquinetas », et sur la taille des personnages pour renforcer la profondeur de champ. Ils mettaient un soin particulier á réaliser les détails des vêtements, des outils, des coiffures.

                                  L’exposition permanente du Musée des Beaux-arts permet aussi de comprendre que l’adoration des rois mages n’a pas toujours existée. Dans la plupart des presépios, ils chevauchent en direction de la crèche, en procession élégante, venant d’une contrée mal identifiée, sur leurs magnifiques montures.  Ils mettront un siècle- peut être plus- à arriver sur le devant de la scène. Peut être qu’alors les rois ont voulu symboliquement se valoriser en se représentant en riches adorateurs.

On ignore en effet quand un artiste s’est enhardi à placer les rois mages, Gaspard, Balthasar et Melchior autour de la mangeoire céleste. Les rois mages vont finir par s’imposer dans notre imaginaire, aujourd’hui toujours représentés aux pieds du fils du charpentier.

Le musée possède aussi un magnifique exemplaire d’une crèche rococo, au décor naturaliste, parsemé de fleurs, de fruits et de coquillages, et où les jeux de miroirs permettent de raconter la naissance et l’adolescence de Jésus en préservant et le mystère et la pudeur (on ne peut voir la scène de la circoncision qu’au travers d’un jeu de miroirs). Une sorte de maison de poupées délicate et mystique.

Un merveilleux Balthasar, unique personnage noir de toute la scène de la nativité, jette un regard goguenard sur ces scènes aussi familières qu’étranges.

Dans Lisbonne, on peut voir un presépio de grande dimension dans son armoire d’origine (la « maquineta »), au Musée des azulejos (XVIIIe siècle). A la Basilique d’Estrela (quartier Estrela), on peut voir  le préféré des Lisboètes : le presépio de Maitre Machado de Castro. Le sens admirable du théâtre que possédait ce sculpteur, son talent de coloriste, donnent une autre dimension aux personnages populaires représentés (XVIIIe). Le baroque explose de splendeur, et ces scènes de terre cuite et peinte possèdent toujours leur pouvoir d’enchantement.

 

MUSEU NACIONAL DE ARTE ANTIGA
Rua das Janelas Verdes
1249-017 Lisboa
Portugal
Tel.: +351 213 912 800
Fax: +351 213 973 703
geral@mnaa.dgpc.pt

http://www.museudearteantiga.pt/

 

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Le basilic manjerico est un gage d’amour que l’on offre au moment de la Saint Antoine. C’est l’une des traditions associées aux festivités en l’honneur du Saint patron de Lisbonne et dans tout le Portugal.