Al-usbuna devenue catholique

 

La plus ancienne muraille dont les vestiges sont encore visibles porte le nom de muraille vieille, ou bien de muraille maure (cerca moura). Lisbonne est un gros bourg, connu sous le nom de Olishbuna (calligraphié parfois Ulishbona), convoité par les peuplades nordiques, lorsque la civilisation arabo-berbère conduite par  Tariq ibn Ziyad s’empare d’une partie de l’Espagne, Al-Andalus. C’est un des fils de Tariq, Abdelaziz, qui s’empare de Lisbonne et en fait une cité Maure, c’est à dire arabo-berbère, et le restera plusieurs siècles. Sous l’impulsion des maures, peu à peu, Lisbonne s’agrandit,. On dit même qu’elle va avoir jusqu’à 100 000  habitants, une dimension exceptionnelle au bas moyen-âge. Les habitants adoptent mœurs, langues et religion des conquérants : la Al-Usbuna des Arabes vient de naitre et elle s’entoure d’une muraille pour protéger la population.

Cette muraille est encore visible dans Lisbonne, et partir à la recherche de ses vestiges est un bonheur. En suivant son tracé- il faut parfois beaucoup d’imagination– c’est remonter le temps, comprendre pourquoi la ville nous parait si méditerranéenne, de patios en escaliers, de fontaines en placettes, de passages en ruelles. Du château, lui aussi construit par les Maures sur l’emplacement probable d’une ancienne forteresse romaine, la muraille descend vers Alfama, jusqu’au Tage, et remonte ensuite derrière la Cathédrale pour aboutir à nouveau au château São Jorge.

La municipalité qui fait un réel effort pour valoriser le patrimoine historique de Al-Usbuna a créé un itinéraire spécial consacré à la Cerca velha. Le parcours est jalonné de totems, sur lesquels figurent le dessin de la muraille, et les explications en portugais et en anglais. Placés à des endroits judicieux, les totems permettent de lever les yeux, et de voir autrement des pans de murs qui seraient sans cela uniquement  de simples pans de murs.

Le trajet circulaire d’1,5km environ, qui suit la muraille, la perd et la retrouve, est jalonné de 16 totems, entre la Rua do Chão da Feira et la Rua do Milagre de Santo Antonio. Il ne faut pas en principe plus d’une heure pour boucler la boucle, mais on peut y consacrer facilement trois heures, en prenant le temps de musarder. L’un des temps forts du parcours se trouve à la Casa dos Bicos, actuelle fondation Saramago, qui comprend un morceau de la muraille romaine, un des rares endroits ou elle est conservée. Le tracé médiéval du parcours de la vielle muraille, la muraille des maures, a été conservé  jusqu’au début du XIVe siècle et la construction de la muraille Fernandine, pour ceindre une cité devenue beaucoup trop petite.

On aime

Le parcours passionnant qui permet de lever les yeux et de regarder la ville autrement. Les totems explicatifs. La durée raisonnable du circuit en boucle.

On aime moins

Les gravures trop légères sur des totems noirs rendant la lecture difficile. Les noms donnés aux totems ne correspondent pas toujours aux dénominations connues des habitants : mais se perdre un peu fait partie du plaisir.

 

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Felicitas Julia Olisipo, ou tout simplement Olisipo, c’est de ce joli nom que l’Empire Romain désignait Lisbonne, un port marchand stratégique pour le commerce entre la méditerranée et les pays du nord de l’Europe, par l’Atlantique.

De la ville romaine construite au Ier siècle de notre ère, on ne sait presque rien : aucun monument ne s’est maintenu debout jusqu’à nos jours. Olisipo est restée dans la mémoire comme un rêve étrange. Pourtant, les Romains avaient su donner à la ville l’importance qu’elle méritait  : ils y font construire des thermes, des entrepôts, et un théâtre.

Celui-ci fut « découvert » une première fois en 1798, peu de temps donc après le Grand Tremblement de terre du 1 er novembre 1755. Mais la ville est dans l’urgence de la reconstruction : les murs et les pierres du théatre serviront de base à la Lisbonne moderne.

Il faut attendre 1964 pour que des fouilles aient lieu sur la colline de São Mamede, juste derriére la Sé (Cathédrale de Lisbonne). La Mairie décide alors d’acheter les édifices construits sur l’ancien site : les découvertes s’enchainent, les vestiges d’un théâtre de belle dimension, capable de recevoir 4000 spectateurs sont mises à Jour.

En 2001, un musée est créé, juste au-dessus des coulisses de l’ancien théâtre, rue São Mamede. Fermé pendant deux ans pour travaux, il a rouvert au public en octobre 2015.

La muséologie est soignée, l’ information claire : on ne tente pas de dissimuler les erreurs du passé, qui ont conduit à la destruction d’un ensemble architectural de belle prestance.

Dans la même rue, en accès libre, on peut voir une partie de l’ancienne scène du théâtre. Le reste de l’ancien édifice s’évanouit sous les jolies maisons du XVIIIe e du XIXe siècles, entre les rues São Mamede et Saudade.

On aime…

L’aménagement aéré, les accès aux personnes à mobilité réduite, les fauteuils immaculés pour admirer le Tage, les explications simples.

On aime moins …

Pas de docs en français « pour l’instant ».

Rua de Saõ mamede, nº 3A
museudelisboa@cm-lisboa.pt
Tél 218 172 450
Entrée 2 €
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

 

a_decouvrir

Fenêtre de la prison du AljubeMusée du Aljube

Situé Rua Augusta Rosa, nº 42 le musée de la résistance et de la Liberté est installé dans ce qui fut la prison politique (1925 á 1968) des opposants au régime du dictateur Salazar. Son nom vient de l’arabe Al-Jubb, qui veut dire citerne ou prison, ce qu’il a toujours été, depuis sa construction à l’époque romaine. Un pan mal connu de l’histoire récente du Portugal. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h .

Le basilic manjerico est un gage d’amour que l’on offre au moment de la Saint Antoine. C’est l’une des traditions associées aux festivités en l’honneur du Saint patron de Lisbonne et dans tout le Portugal.