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Nord de Porto (I) : Santo Tirso et Maia

Visiter la région au nord de Porto révèle d’agréables surprises.

A proximité de l’aéroport Sá Carneiro, les villes qui jalonnent  la région Nord sont de belles étapes, pour ceux qui sont en voyage d’affaires ou qui veulent découvrir les abords de Porto, et se rendre près de l’océan. Lisbonne-affinités vous invite à découvrir cette région, en deux étapes.

La première partie du voyage concerne  Santo Tirso et Maia.

                                          Santo Tirso

Santo Tirso tient son nom du monastère qui y fut érigé au Xe siècle. Consacré à l’ordre Bénédictin il fut, jusqu’à l’extinction des ordres religieux (en 1834),  tout puissant dans la région. Les moines bénédictins possédaient en effet de vastes domaines qui s’étendaient jusque dans la vallée du Douro. Ces domaines s’appelaient des « couto », et de nombreux villages ou bourgs de la région possèdent ce mot dans leur appellation.

L’église actuelle date du XVIIe siècle. Imposante, tout comme le monastère auquel elle est associée, a subi de nombreuses transformations au cours des siècles, est très utilisée.

Les bâtiments adjacents ont pour la plupart trouvés des débouchés laïques. Dans l’une des ailes de l’ancien cloître, totalement restaurée, par l’architecte Souto de Moura  a pris place le  Musée municipal Abade Pedrosa. L’architecte a conservé la structure minimaliste et l’enchainement des anciennes cellules des moines, distribuées le long du couloir central. Les grandes vitrines centrales dans chacune de ces s « cellules monacales » abritent les objets découverts au cours des fouilles dans la région, et retracent l’histoire de Santo Tirso (particulièrement notable,  le pôle pré historique). Un musée bien conçu, qui ne cherche pas à tout montrer, mais qui propose un échantillonnage bien mis en valeur des découvertes archéologiques de la région.

Un autre musée fait la fierté de Santo Tirso : le MIEC, Musée international de sculptures contemporaines. Il a la particularité d’être en plein air, et les sculptures jalonnent des parcours urbains et semi urbains, provoquant souvent l’admiration par leur originalité et leur audace, et jouant de l’effet de surprise.

Un peu difficile à interpréter, mais au musée municipal on se fera une joie de vous donner toute l’information nécessaire. L’accueil y est sympathique et compétent.

http://miec.cm-stirso.pt/

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Santo Tirso est aussi au cœur du développement industriel autour du textile, en raison de la proximité de  la rivière Ave (rio Ave), indispensable à cette industrie. Bien que de nombreuses usines textiles fonctionnent toujours dans la région, le secteur a subi de nombreux revers. Menacée de destruction après son démantèlement, l’immense usine de Santo Thyrso, autrefois un complexe industriel de premier ordre, a été sauvée.  Sa transformation en musée, en centre culturel et en centre de congrès est une réussite.

La vallée du Ave, qui doit son nom au cours d’eau qui la traverse, fait l’objet depuis 20 ans d’un travail de fond sur la récupération environnementale : essentielle à l’activité textile l’eau du Ave a subi de terribles outrances polluantes.

Des mesures importantes ont été prises pour à la fois dépolluer le cours d’eau, et obliger les usines a s’équiper pour éviter les rejets polluants.  Santo Tirso possède une plage fluviale dont la ville s’enorgueillit. Toutefois on a conscience du chemin qu’il reste à parcourir. L’eau y est claire et les poissons sont revenus, mais la baignade reste interdite.

L’offre culturelle et la diversité des propositions touristiques rendent très agréables un passage par Santo Tirso, qu’on ne peut quitter sans un détour par la Confeitaria Moura (Pâtisserie Moura, au centre ville). C’est là que l’on confectionne le Jésuite (jesúita), un feuilleté à la pâte d’amendes et recouvert de sucre, une spécialité qui fait la réputation de l’établissement familial, né en 1892.

http://confeitariamoura.pt/

 

Lisbonne affinités recommande 

  • L’hôtel Cidnay, au centre de Santo Tirso, un 4 * confortable et bien entretenu. La décoration est soignée, sans extravagances. La plupart des chambres disposent d’une vue sur la campagne environnante. Le petit déjeuner est correct. Seul bémol : l’hôtel organise des événements qui peuvent générer des nuisances sonores.

http://www.hotel-cidnay.pt/hotel-cidnay

 

  • Le Restaurant T

Un espace récent, au décor jouant sur le style entrepôt de l’édifice. Le couple Moreira qui a investi dans le lieu mise sur un concept gourmet, mais dans une ambiance détendue, qui permet de profiter de l’après-dîner (horaires élargis le week-end). Ana Moreira aux commandes en cuisine est associée au jeune chef  João Quintela et au cuisinier Bruno Barroso . Ils réinterprètent les spécialités locales, et proposent une cuisine fusion contemporaine (sous influence française admet la jeune femme). Un style moderne adapté à la clientèle d’affaires ou urbaine qui fréquente Santo Tirso. Et une équipe de professionnels compétents.

Coup de cœur pour la décoration, la sympathie et la compétence.

https://www.tfood.pt/

 

  • Le Cá Te Espero

Impossible de quitter Santo Tirso et sa région sans avoir goûter à la cuisine traditionnelle. Au Cá Te Espero, le  « je t’y attends »  on sert des plats copieux à base du meilleur de ce que donne la terre. Une cuisine de ménage, réalisée avec maestria par la propriétaire…. Il faut goûter aux « rojões » maison, réservés aux vrais connaisseurs, car les dés de porc sont mélangés à du foie et du sang frit (proche du boudin, mais au goût prononcé) servis avec des tripes. Les estomacs plus délicats se régaleront de morue et riz au four, croquant à point. Ou de cabri au four (cabrito) une des spécialités. Quant aux entrées… c’est une débauche de petites salades (carottes à l’ail à point), de charcuteries, de fèves aux herbes et de « croquettes » aux fruits de mer. Méfiance : on ne peut abuser sous peine de ne plus avoir de place pour les plats qui suivent. Prix doux.

Coup de cœur pour le service décontracté et le cadre traditionnel.

Avenue da Boavista (en bordure de la nationale 105), Rebordões, Santo Tirso

https://www.facebook.com/pages/biz/C%C3%A1-Te-Espero-387861711420563/

 

                                                Maia

La deuxième étape du parcours nous amène à Maia, à moins de 10 km au nord de Porto.

Avec ses 40 000 habitants et sa desserte par le métro-tram de Porto, la ville a des allures de cité dortoir. Pourtant, la proximité de la mer, et de l’aéroport Francisco Sá Carneiro, en font une ville intéressante pour des loisirs semi urbains, entre deux réunions de travail.

La ville mise d’ailleurs beaucoup sur le développement du tourisme d’affaires, en raison de son excellent  tissu industriel et de ses activités productives qui attirent de nombreuses femmes et de nombreux hommes d’affaires.

Le centre ville  est dominé par l’édifice de la mairie, qu’on ne peut manquer avec ses 92 étages qui en font le 5e bâtiment le plus élevé du Portugal. La tour Lidador abrite les services municipaux. Vue de loin, son aspect lui vaut le surnom de « briquet ».

La mairie a décidé de rendre son sommet accessible dans un futur proche : la tour Lidador offre un panorama de 360 º assez époustouflant.

A proximité de la ville, à Moreira da Maia, se trouve le Monastère de São Salvador. Un emblème de la région par sa dimension et par son influence. Au premier monastère érigé au XIe siècle, a succédé au début du XVIIe siècle un bâtiment maniériste, ou l’austérité apparente de la façade dissimule la débauche d’or du retable baroque. Le monastère conserve un trésor,  « bois de la croix » (lenho da Cruz), une relique, un bout de la Sainte Croix, du moins selon la croyance villageoise qui se rendait en pèlerinage en gage de dévotion. L’église du monastère est toujours très utilisée. De merveilleux jardins- privés- entourent l’édifice bien préservé.

L’un des joyaux de la région est sans nul doute la Quinta dos Cônegos. Le magnifique domaine date du début du XVIIIe siècle et fut à son origine liée à la Cathédrale de Porto, les cônegos étant les prêtres du chapitre chargé des « affaires » de l’évêché. Résidence d’été des prélats, le domaine souffrira de grands changements au XXe siècle. Puis en 1992, les bâtiments disparaissent dans un gigantesque incendie.

Achetée par la Fondation du  richissime banquier Ricardo Espirito Santo, le domaine a été reconstruit dans les moindres détails, la décoration du palais totalement récupérée et restaurée à l’identique : ce décor est dominé par le style « empire ». Le raffinement des salons et l’enchaînement des chambres traduisent les goûts luxueux des différents propriétaires.

La Quinta dos Cônegos sera bientôt transformée en centre culturel et ouverte aux visites.

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Lisbonne-affinités recommande

  •   Restaurant Estação

L’arrêt-buffet est conseillé, au restaurant « Estação », la gare.  En effet l’ancienne gare de Maia longtemps abandonnée a été restaurée et transformée en restaurant de proximité, ou l’on sert des plats originaux mais sans extravagance à des prix doux. Un esprit fusion, à partir d’une base très portugaise. Le décor avec les azulejos originaux, et  les tons de bleus rendent l’espace très convivial. La mairie propriétaire du lieu a confié la gérance aux frères Helder et Jorge Silva. Bon, sympathique et convivial, un lieu cher au  cœur des habitants tout comme l’était la gare.  Quant à la voie de chemin de fer, désaffectée, elle a été transformée en piste cyclable et pédestre. De quoi se balader pour digérer en toute tranquillité.  Un coup de couer dans la région.

https://restauranteestacao.pt/